lundi 20 septembre 2010

Étape 26 - Dimanche 19 sept - Aztek - Novarrenx - 32,1 km

Toute une journée, à tous égards! Longue, très montagneuse, heureusement pas trop chaude, et qui a demandé à tous les pèlerins beaucoup d'efforts. Mais en récompense de tous ces efforts, nous avons eu droit à une journée sans nuages, avec des paysages à couper le souffle, et avec en prime les Pyrénées en toile de fond. Une journée magique.


Deux pèlerins ont une tendinite au devant du pied droit depuis trois jours. Ils ont tous les deux la même chose, avec le même niveau de douleur. Le premier choisit d'alléger son sac à dos pour lui permettre de poursuivre le route avec la même vitesse, donc avec son groupe d'amis. Le second choisit de poursuivre la route seul, avec le même poids sur le dos et doit ainsi ralentir sa vitesse et arriver à destination plus tard que son groupe d'amis. Lequel s'est le plus dépassé? Lequel aura la plus grande satisfaction de lui-même en fin de journée? Lequel mérite la plus grande récompense?

J'ai rencontré les deux aujourd'hui. Et j'ai eu l'immense plaisir de dîner avec le deuxième. Un type incroyable, d'une simplicité rare. Il est parti de chez lui, en Allemagne, le 14 juillet dernier, il y a 11 semaines, et a parcouru plus de 2,000 km. Il a cette tendinite depuis trois jours. Je l'ai doublé dans une montée en début d'après-midi et je voyais bien qu'il boitait et avançait lentement et péniblement. Arrivé à sa hauteur, je lui ai demandé si tout était ok. Il m'a évidemment répondu que non, car il ne pouvait vraiment pas cacher son boitillement. Mais il m'a aussi dit ceci: "Je ferai de plus petits pas, j'avancerai plus lentement, mais un jour j'atteindrai mon objectif!" Je n'en revenais pas, parce que depuis environ une heure, j'étais dans une pensée au sujet de l'importance des pas. Il faut environ 2 millions de pas pour parcourir le Chemin depuis le Puy-en-Velay jusqu'à Santiago, comme je le fais. Et chacun de ces pas, parfois petits, parfois plus grands, parfois rapides ou lents, a la même importance. Ils sont tous et chacun tout aussi essentiels les uns que les autres. S'il en manque un seul, c'est qu'on n'est pas encore rendu au bout. Donc ils ont tous la même importance. J'étais dans ce genre de pensée quand ce type m'a donné cette réponse. Je lui ai alors dit: "Tous les pas ont la même valeur. Faites en de petits et arrivez au but un peu plus tard, cela n'a aucune importance. Je vous offre la bière en arrivant." Il m'a remercié d'une façon très chaleureuse et m'a dit plus tard que ces simples mots l'avaient beaucoup motivé. Et nous nous sommes donc effectivement revus pour la bière (les bières, en fait!), et nous avons dîné ensemble. Une rencontre tout à fait extraordinaire.










Envoyé à partir de mon iPad.

2 commentaires:

Jean-Nicolas a dit…

Intéressant comme blog et ça permet de bâtir un bon journal de randonnée. Pauvre gars avec sa tendinite...bon courage pour finir. Ça me rappelle des souvenirs de randonnée dans les Pyrénées il y a dix ans. C'était au nord de Bacelone autour de Ville Franche. Très beaux paysannes.

Bonne randonnée.

Jean-Nicolas

Anonyme a dit…

Belle rencontre et belle leçon d'humilité de la part de ce monsieur... il pourrait sûrement remonter le moral de mes chers confrères facteurs... Ces paroles me feront sûrement réfléchir sur la route... Merci de partager tes aventures! C'est mon nouveau roman-savon quotidien! J'adore! Courage Denis et sois fier de ton parcours! Bisous ChantalXXX